Se nourrir

Se nourrir est un besoin vital attaché aux niveaux de chaos faibles (inférieurs à CL3).

Dans une situation de survie, toute nourriture consommable est bonne à prendre (essayez de diversifier votre alimentation le plus possible). Il est aussi important de savoir récolter sa nourriture que de savoir la conserver.

Les différentes techniques pour obtenir de la nourriture

Si l'environnement est hostile (type guerre civile), obtenir de la nourriture en allant inspecter les habitations abandonnées voisine est une solution simple et probablement rapide. Cependant, cette solution présente de nombreux désavantages:

  1. Vous ne pouvez pas savoir si une habitation est vide. Or, si elle ne l'est pas, vous vous mettez en danger pour l'explorer, les habitants tiendront certainement à défendre leur possessions. Du coup, vous devez maintenir une surveillance de l'habitation pendant plusieurs jours avant de tenter votre chance, ce qui risque de ne pas valoir le butin que vous pourriez gagner.
  2. Après avoir vidé une habitation, vous vous exposez (ainsi que votre butin) aux autres personnes qui seront très probablement dans la même précarité que vous. Cela signifie que vous ne devez pas être vu lors du maraudage, ni pour l'entrée, ni pour la sortie.
  3. Vous ne pouvez pas marauder en étant seul, car vous laisserez votre abri/réserve sans surveillance.

Nous ne pouvons pas être exhaustif sur toutes les techniques de chasse. La chasse nécessite des aptitudes d'observations, de stratégie, des connaissances spécifiques sur les différentes proies possibles, le maniement des armes et des pièges, etc...

Elle nécessite également des proies à chasser. Or celles-ci, déjà peut présentes en ville, sont globalement rares aux alentours des habitations. En situation d'urgence, vous pourriez chasser du bétail (élevage), cependant:

  1. Ces animaux risquent d'être surveillés (ils appartiennent à des producteurs) et vous faire prendre vous mettrait dans une situation très difficile.
  2. Ces animaux sont souvent volumineux et lourds. Si vous devez les dépecer, il faut prévoir du temps et un moyen de transport, ce qui est rarement disponible en situation d'urgence. Si vous abandonnez les restes faute de pouvoir les amener ou en étant interrompu, vous signalez votre présence, et vous limitez votre résilience à long terme (voir point 1).
  3. Si les animaux sont petits, il est peut être plus judicieux de les emmener (maraudage) pour maintenir un élevage (solution plus long terme).

Pensez également à prévoir, à l'avance, la conservation de votre chasse (voir ici)

Dans tous les cas, il est donc nécessaire de se former pour pouvoir chasser correctement. Il est peut être plus judicieux de troquer avec un chasseur.

Nous ne pouvons pas être exhaustif sur toutes les techniques de pêche. La pêche est une activité qui nécessite du temps ou un camp de base à proximité d'un point d'eau fertile (pour pouvoir revenir vérifier les pièges). Cela implique un niveau d'urgence généralement bas type CL2 ou CL3.

Il faut également prévoir un moyen de conserver votre pêche

Il s'agit probablement de la solution la plus simple, pourvu que vous ayez quelques connaissance des végétaux commestibles. Nous vous recommandons d'acquérir des livres de botanique tandis que la situation est stable, et d'installer des applications d'identification des plantes (par exemple, reconnaître nos fleurs ou plantnet ou encore base de données de plantes tropicales). La première application fonctionne hors ligne, mais est limitée aux fleurs, la seconde nécessite une connexion internet (donc probablement inaccessible en situation d'urgence).

Dans tous les cas, si vous deviez tester une plante ou un fruit inconnu, il faut appliquer la technique de l'introduction progressive:

  1. La plante présente-t-elle une odeur supportable ?
  2. Si oui, frottez la partie de la plante que vous souhaitez tester sur votre peau et attendre quelques minutes.
  3. Si vous ne faîtes pas de réaction, découper un petit bout de la plante et posez la sur vos lèvres, attendez quelques minutes.
  4. Si vous ne faîtes toujours pas de réaction, vous pouvez mettre un bout de plante dans votre bouche, sans l'avaler. Attendez quelques minutes.
  5. Sans réaction, vous pouvez avaler ce (petit) morceau. Attendre plusieurs heures (minimum 5) afin d'observer votre digestion. Ne faîtes pas plusieurs essais en même temps, sinon vous ne pourrez pas identifier le ou les végétaux responsables de votre état.

Une réponse négative à une de ces questions n'indique pas que la plante est toxique. De plus, si vous avez le temps, il est recommander de faire cuire la plante (les toxines sont souvent dégradées à haute température).

L'agriculture reste une solution pérenne à long terme. Elle n'est pas praticable dans une situation d'urgence élevée, car il est difficile de protéger la surface de terre nécessaire pour nourrir une personne (sauf en groupe), ni d'attendre que les plantes aient poussé.

Heureusement, les techniques d'agricultures sont relativement bien connues ou disponibles dans des livres communs.

Dans une situation type guerre civile, si vous pouvez maintenir un minimum d'énergie constamment, vous pouvez envisager la technique d'aquaponie, qui consiste à disposer des plantes dans un substrat qui est en contact avec un aquarium où vivent des poissons. Les poissons en se nourrissant produisent des déjections qui vont être transformées par les bactéries présentes dans l'eau en azote assimilable par les plantes. Ceci peut être installé en sous-sol, avec un éclairage artificiel (ou, à défaut d'électricité, avec un puit de lumière).

C'est une solution temporaire qui peut vous permettre d'avoir des légumes frais et (rarement) du poisson sans avoir à sortir de chez vous.

De même que pour l'agriculture, l'élevage est une solution pour les niveaux d'urgences faibles. Il vous permettra d'avoir des protéines (viandes, produits laitiers, oeufs), des tissus (laines), de l'engrais (déjections), des matériaux (cornes, sabots, os).

Il nécessite un espace protégé des prédateurs et pilleurs. S'il faut 6 mois pour qu'un poussin devienne poule pondeuse, il ne faut que quelques minutes pour qu'il soit enlevé par un prédateur. Ne lésinez jamais sur la protection de vos animaux.

Conservation de la nourriture

Type de nourriture conservable

  • Viandes
  • Fruits
  • Légumes
  • Poissons
  • Graines
  • Céréales

Matériel

  • Sel (en grosse quantité)
  • Alcool (type vin, Porto, autre)
  • Épices (pour masquer le goût salé)
  • Eau propre stérile si possible
  • Linge fin ou gaze ou filet à maille de moins d'un mm
  • Un seau percé à 2mm du fond sur un bord permettant de laisser s'écouler les jus

Procédé

Pour les viandes et poissons, le procédé est le suivant:

  1. Couper chaque morceau assez fin (moins de 100g) pour éviter la perte de la pièce complète en cas d'échec. De plus, il est plus facile de déchiqueter/couper un petit bout sec qu'un gros.
  2. Dans un récipient percé près du fond (mais pas au fond), déposer un lit de sel de 5mm. Le récipient doit être incliné pour que le trou soit au plus bas afin que les liquides s'évacuent.
  3. Poser chaque morceau dans le sel en évitant qu'il ne touche son voisin.
  4. Couvrir de sel
  5. Après une journée de salaison, rincer les morceaux à l'eau claire. Vous pouvez les laisser tremper une journée entière, en changeant l'eau 3 ou 4 fois, pour éviter de gaspiller trop d'eau.
  6. Assaisonnez les morceaux avec les épices et l'alcool choisi. Petite astuce: coupez un bout du morceau et faîte le cuire pour voir si l'assaisonnement est correct, à défault, ajuster le.
  7. Laisser mariner 24h au frais si possible (à défaut, au moins à l'abri des parasites)
  8. Entourer chaque morceau dans le linge ou la gaze, ou mieux, dans un filet anti insecte. Le morceau, en séchant va se contracter, donc évitez que le linge soit trop serré autour du morceau.
  9. Suspendre votre salaison en hauteur (pour éviter les prédateurs à pattes) dans un endroit frais et sec (cave, garage).
  10. Vérifier tous les jours l'état de séchage des morceaux et éliminer ceux qui pourrissent.

La vessie de porc semble être bien adaptée au séchage de sa viande.

Pour les fruits et les légumes, le procédé est le suivant:

  1. Les légumes et fruits secs (pois, haricots, amandes, etc...) se sèchent en disposant une couche sur un plateau, recouvert de gaze pour éviter les insectes. Ils sècheront mieux exposés au soleil et au vent et rentrés avant la nuit.
  2. Pour les autres fruits et légumes, plus le fruit est gros, plus difficile sera son séchage. Il risque de pourrir à la place.
  3. Il est recommandé de couper les gros fruits et légumes en morceaux pour augmenter le rapport surface / volume (avec les mains propres pour éviter les contaminations)
  4. Utilisez un couteau propre. Pour les légumes, vous pouvez ajouter du sel afin de limiter le pourrissement.
  5. Étendez les morceaux sur un plateau recouvert de gaze pour éviter les insectes. Le plateau doit être disposé dans un lieu exposé au soleil et bien ventilé.
  6. Éliminez tout morceau qui pourrit. Un léger dépôt blanc sur les figues et les raisins est normal.

Après séchage, vous pouvez mettre certains fruits acides en bocaux dans l'huile (tomates, prunes, cerises) ou l'eau légèrement citronnée. Les fruits très sucrés en bocaux sont à éviter sans stérilisation, car la toxine botulique peut se développer dans les environnements anaérobiques (sans oxygène) non acides.

D'un point de vue nutritif, ce mode de conservation est assez destructif pour les vitamines.

Type de nourriture conservable

Quasiment toute nourriture est conservable en bocaux stériles.

Ce mode de conservation est assez simple à réaliser mais nécessite beaucoup d'énergie pour faire bouillir l'eau. Après la stérilisation, la conserve peut être conservée pendant des mois tant que l'étanchéité est valable. Ne jamais consommer une conserve non étanche.

Matériel

  • Une casserole ou cocotte minute
  • Des bocaux en verre avec leur bouchon (ou le caoutchouc pour les Parfaits)
  • De l'eau (par nécessairement propre)

Procédé

  1. Nettoyer le bocal de la conserve à l'eau propre (vous pouvez faire bouillir ce bocal dans l'eau si elle n'est que filtrée)
  2. Mettre les aliments à conserver dans le bocal.
  3. Fermer le bocal (étanche) et faire bouillir la conserve pendant une dizaine de minutes.
  4. Laisser sécher et entreposer dans un endroit à l'abri de la lumière.

  5. Pour les fruits, il est possible de faire des sirops en ajoutant de l'eau propre sucrée (100g de sucre pour 1L) et du jus de citron.
  6. Il est également possible de faire des confitures (coupez les fruits en petits bouts et ajouter leur poids en sucre, faire cuire jusqu'à ce que la confiture accroche à la cuillière sans "couler"). Vous pouvez ajouter des petits bouts de peau de pomme pour améliorer la gélification.

D'un point de vue nutritif, ce mode de conservation est assez destructif pour les vitamines.

La lactofermentation est une fermentation des légumes et fruits dans un environnement anaérobie (sans oxygène) salé. Les bactéries naturellement présentes sur les fruits et légumes vont convertir les sucres en acide et ainsi pré-digérer les aliments. C'est typiquement le cas du chou de la choucroute.

Type de nourriture conservable

Les légumes et les fruits. Préférer les légumes et fruits fermes (ceux de Juin et Septembre) à ceux qui sont mous.

Matériel

  • Eau propre
  • Épices
  • Sel (à raison de 30g par litre pour la saumure ou 10g par kg de légumes si légumes très "liquides")
  • Bocal étanche type "Le Parfait" (avec caoutchouc) propre
  • Légumes ou fruits à fermenter

Procédé

Le procédé est très bien décrit sur ce site Pour simplifier, dans le cas de la saumure il faut:

  1. Piquer les "gros" légumes afin que la saumure puisse pénétrer facilement.
  2. Préparer la saumure (mélanger 30g de sel dans 1L d'eau non chlorée, ou à défaut, bouillie). Le chlore dans l'eau tue les bactéries, il est donc recommandé de faire bouillir l'eau ou de la laisser quelques heures à l'air libre.
  3. Mettre les légumes dans la saumure dans le bocal. Il faut limiter la quantité d'air au minimum.
  4. Fermer le bocal, et le laisser à 25°C (ou plus) dans une semaine. L'eau va se troubler, il va "transpirer" par son joint en caoutchouc, c'est normal. S'il ne le fait pas, soit il y a trop de chlore dans votre eau (ouvrez et cuisez les légumes avant de les consommer s'ils sont corrects).
  5. Ensuite, placer le bocal au frais (maximum 17°C) pendant 3 semaines (le liquide va redevenir transparent).

Pour le cas des légumes au sels (ceux qui sont très "liquides" au départ):

  1. Mettre 10g de sel pour 1kg de légumes. Vous pouvez râper ou couper les légumes pour améliorer le processus. Le sel va faire transpirer les légumes (par osmose, l'eau va au plus salé)
  2. Mettre l'appareil dans un bocal. Il faut que les légumes soient totalement recouverts par leur jus salé.
  3. Fermer le bocal dans un lieu chaud (25°C) et attendre une semaine que la fermentation démarre. L'eau va se troubler.
  4. Ensuite placer le bocal au frais pendant 3 semaines jusqu'à ce que le liquide redevienne transparent.

Ce type de conservation garde les vitamines (sauf celle qui sont sensibles à l'acidité).

Typiquement utilisé avant l'avènement des réfrigirateurs, un garde manger est un meuble dont les portes sont ventilées mais pas ouvertes (typiquement, avec un grillage très fin et une gaze). Ce meuble est installé dans un endroit frais, accessible (si possible), et sec, à l'abri de la lumière. L'objectif de ce genre de meuble est d'entreposer de la nourriture à conserver au frais les légumes racines (pommes de terres, radis, betteraves, carottes, etc...), les céréales et farines, les fruits durs (pommes, poires) sans que les rongeurs et autre nuisibles puissent venir les voler.

Ce meuble est utile si vous possédez une cave à la température quasi constante et l'humidité maîtrisée.

À défaut, vous pouvez entreposer vos denrées sur des clayettes et/ou dans du sable pour les racines.

La congélation est une technique de conservation par interruption du cycle de vie biologique par le froid. Elle ne peut fonctionner qu'avec une source continue et permanente d'énergie (typiquement l'électricité). Elle n'est donc possible que pour un niveau d'urgence faible, ou si vous avez atteint un lieu isolé et autonome en énergie.

Cela reste l'une des méthodes de conservation la plus simple et pratique. Les aliments sont placés au congélateur qui va réduire leur température et congeler l'eau contenue. Cela arrête le fonctionnement de la vie microbienne, souvent responsable de la destruction des denrées.

Lorsque vous décongelez un aliment, l'activité microbienne reprend et est facilitée par l'éclatement des cellules des aliments à cause de la transformation de leur eau en glace (qui prend plus de place et perce les parois cellulaires). C'est pour cette raison qu'il n'est pas recommandé de recongeler un aliment décongelé, car vous ne pouvez plus savoir son état sanitaire.

De même que la congélation arrête l'activité microbienne, le froid la ralentit fortement. Garder un aliment au frais permet donc d'augmenter sa durée d'utilisation. Cependant, naturellement, il est très difficile de refroidir un aliment sans énergie et machine thermodynamique adéquat.

En situation d'urgence élevée, il est inenvisageable de transporter un congélateur ou un réfrigirateur. Éventuellement une glacière, mais cela reste très limité. Si vous pouvez prendre une glacière, préférez celles qui acceptent le plus d'énergie différente possible (type gaz / 12V continu / 230V) aux glacières à module Peltier qui ne font que refroidir légèrement leur contenu.

À défaut d'une énergie continue pour congeler ou garder au frais les aliments (type réfrigérateur), vous pouvez vous baser sur plusieurs phénomènes pour réduire la température d'un contenant. Il peut être intéressant de coupler chaque système de refroidissement avec les autres techniques afin d'optimiser l'effet.

L'évaporation

L'évaporation "convertit" l'humidité en fraicheur. Elle a besoin d'un environnement plutôt sec (il n'est pas possible d'évaporer dans un air à 100% d'humidité), à l'abri de la lumière (le rayonnement solaire fourni plus d'énergie que ce que l'évaporation extrait) et ventilé (sinon, l'environnement va atteindre un équilibre d'humidité).

La solution la plus simple pour réduire la température est le frigo du désert.

De même, certaines gourdes (botijo ou zahato) sont réalisées en argile poreux afin de refroidir leur contenu (en perdant donc un peu d'eau au passage).

Rayonnement radiatif

C'est l'effet physique qui refroidit la planète la nuit (la journée également, bien que ce soit moins sensible). Un corps dont la température est non nulle, se comporte comme un corps noir et va émettre un rayonnement dont la longueur d'onde est relative à sa température.

Dans un environnement clos, ce rayonnement émis dans toutes les directions va être absorbé par les murs (qui vont donc augmenter en température), les plafonds etc. À leur tour, ils vont rayonner vers le corps d'origine ad vitam aeternam. Le système va donc atteindre une température d'équilibre où chaque élement émettra et recevra des photons de la même énergie.

Dans un environnement ouvert, une partie de ce rayonnement va être émis vers l'espace qui va agir comme réservoir de chaleur (l'espace ne renvoyant pas la chaleur). C'est ce qui fait que la température baisse la nuit. Plus il y a de partie "vers" l'espace, plus efficace est la perte de température.

L'idée d'un refroidisseur par rayonnement radiatif consiste à placer un conteneur à refroidir sur une surface réfléchissante au rayonnement thermique (infrarouge lointain, de longueur d'onde 8 à 15µm) la nuit. Vous pouvez ainsi utiliser des feuilles d'aluminium recouvertes de suie (ou charbonnées) ou des miroirs dans un cube évasé, recouvert d'une feuille de polyéthylène transparente (attention, pas du verre qui est opaque aux infrarouges thermiques).

Vous pouvez espérer obtenir un refroidissement de 5 à 8°C par nuit avec un tel système.

Réfrigirateur combinant les deux techniques ci-dessus

Isolation

Quelque soit la technique utilisé pour refroidir, elle ne sert à rien si l'objet à refroidir est laissé sans isolation dans un environnement chaud. En effet, peu à peu, l'objet va revenir à l'équilibre (la température ambiante). Il est dont vital de limiter les échanges thermiques non désirés (typiquement de l'air chaud vers l'objet froid), avec des isolants thermiques.

Du fait du cyclage jour/nuit, il est intéressant de bien isoler l'objet froid ou rafraîchi le matin pour garder le plus possible sa fraîcheur longtemps. L'isolation peut se faire soit avec des matériaux isolants (type laines, ou fibres de bois) ou réflecteurs (type isolants multicouches ou thermos).

L'un des isolants les plus simples à trouver est la terre. Ainsi, à deux mètres sous terre, la température est quasiment constante autour des 12°C toute l'année. Il peut donc être intéressant de construire une cave qui fournit à la fois une protection contre les maraudeurs et contre le pourrissement des denrées.

La lyophilisation est un procédé qui consiste à retirer l'eau d'un aliment sans lui faire subir un séchage dégradant ses propriétés. Pour cela, l'aliment est d'abord refroidi à -80°C (en dessous du point triple de l'eau) rapidement pour éviter que les cristaux de glace ne cassent les parois cellulaires. Une pompe est ensuite utilisée pour créer un vide (quelques millibars) et la température est augmentée progressivement. L'action combinée du vide et du froid provoque la sublimation (passe de l'état solide à l'état gazeux) de l'eau contenue dans l'aliment qui est condensée ailleurs. Cela extrait 95% de l'eau de l'aliment.

La température est ensuite ramenée au dessus de 0°C, l'aliment étant quasiment sec, il peut y avoir une seconde étape avec une pression encore plus faible (quelques microbars) pour extraire les molécules d'eau restantes. Au final, la pression est augmentée à nouveau, avec une atmosphère neutre (type azote) afin d'éviter de réhydrater l'aliment.

L'aliment, au final est poreux donc rapide à réhydrater pour sa consommation.

Ce procédé est complexe à réaliser et donc cher. Il peut être intéressant de transporter de la nourriture lyophilisée dans votre sac de survie car vous évitez ainsi de transporter l'eau de celui-ci.

Comme pour la lyophilisation, il est possible de conserver des aliments en les stockant sous vide. Cela est rendu possible grâce à des systèmes peu coûteux (moins de 100€) qui aspirent l'air puis scellent les aliments dans un sac plastifié ou un récipient muni d'une valve.

L'avantage d'un aliment sous vide réside dans sa durée de conservation importante. En effet, le manque d'air/oxygène empêche les microbes aérobie de proliférer, et limite également l'oxydation de la nourriture. De plus, vous pouvez cuire, sous vide, un aliment (dans son sachet en plastique) en fournissant une température plus faible, mais plus longtemps (par exemple, la viande cuit à 60°C sous vide, température atteignable avec un panneau solaire thermique par exemple, c'est à dire sans électricité ni gaz).

Dans une situation de survie, ces deux avantages peuvent être très importants pour vous nourrir. La mise sous vide nécessite de l'électricité (mais peu: réalisable avec un onduleur portable par exemple)

Tableau de conservation des aliments

Température ambiante (+25°C) Conditions normales Sous-Vide
Pain 2 jours 8 jours
Biscottes 120 jours 360 jours
Pâte sèche / Riz 180 jours 360 jours
Fruit sec 120 jours 360 jours
Farine / Thé / Café 120 jours 360 jours
Réfrigérateur à +5°C Conditions normales Sous-Vide
Viande crue 2-3 jours 6-9 jours
Poisson frais 1-3 jours 4-6 jours
Saucisson 4-6 jours 20-25 jours
Fromage souple 5-7 jours 14-20 jours
Fromage dur et vieilli 15-20 jours 30-60 jours
Parmesan / Grana Padano 20 jours 60 jours
Légume cru 1-5 jours 7-20 jours
Fruit frais 5-10 jours 14-20 jours
Plat de légumes / Minestrone 2-3 jours 8-15 jours
Pâte / Riz / Lasagne 2-3 jours 6-10 jours
Viande cuite 3-5 jours 10-15 jours
Dessert avec crème ou fruit 2-3 jours 6-10 jours
Autre dessert 5 jours 20 jours
Congélation à -18°C Conditions normales Sous-Vide
Viande 120 jours 480 jours
Poisson 90 jours 360 jours
Fruits et légumes 300 jours 720 jours